François Tabar, Remise de la Légion d’honneur à Monsieur Foucher-Lepelletier par le Prince Président Louis-Napoléon Bonaparte Issy-les-Moulineaux, Musée français de la Carte à Jouer
L’Île-de-France industrielle, avant les expériences impressionnistes, a-t-elle détourné le regard des artistes ?
L’affirmation semble relayer le désespoir du curieux devant les cimaises de nos musées, devant les pages de nos Histoires de l’art : les artistes n’auraient-ils pas contribué, au même titre que les romanciers, à construire le récit, positif ou négatif, du «progrès industriel» ? Pour exhumer des œuvres et dépasser la fausse impression de rareté, il faut simplement regarder l’industrie dans sa diversité, et considérer les images courantes dont le foisonnement montre si bien les tensions d’un XIXe siècle tiraillé entre l’enthousiasme, la foi industrialiste et le refus de la modernité.
Redécouvrons les «portraits de manufactures» de la fin du XVIIIe siècle, les paysages romantiques, les vues lithographiées intégrant le motif de l’usine dans leur «inventaire pittoresque du monde», afin de mieux apprécier la radicale nouveauté formelle – et la banalité iconographique (?) – des paysages impressionnistes.
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